Saint-Louis (Mairie), La Biennale des Mathématiques, qui se tient du 1er au 5 décembre 2025 à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, constitue un cadre d’échanges scientifique incontournable pour la communauté mathématique africaine, ont souligné plusieurs enseignants-chercheurs.
Pour le professeur Abdou Ka Diongue, directeur de l’UFR des Sciences appliquées à la technologie de l’UGB, cette biennale est « avant tout une activité scientifique » qui permet aux jeunes chercheurs de présenter leurs travaux récents devant des pairs expérimentés. « C’est une occasion unique pour eux d’affiner leurs orientations scientifiques et de développer de nouvelles perspectives de recherche », a-t-il ajouté, précisant que les thématiques abordées portent principalement sur la modélisation mathématique, l’intelligence artificielle (IA) et leurs applications dans l’économie et la société.
Le professeur Diaraf Seck, de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), a quant à lui insisté sur l’importance de vulgariser les mathématiques. « Peut-être que nous, mathématiciens, avons une part de responsabilité, car nous ne communiquons pas assez. Beaucoup pensent que les mathématiques sont déconnectées du réel, alors qu’elles sont le langage permettant de faire parler des objets muets », a-t-il expliqué, rappelant que l’intelligence artificielle repose entièrement sur des méthodes mathématiques avancées.
Président du comité d’orientation de la Biennale, le professeur Bakary Manga, directeur de l’Institut de recherche sur l’enseignement des mathématiques, de la physique et de la technologie à l’UCAD, a dressé le bilan positif du projet NLAGA (Non Linear Analysis, Geometry and Applications). « En quatre ans, plus de 80 doctorats ont été financés et encadrés dans plusieurs pays africains : Sénégal, Bénin, Togo, Ghana, Congo, Mali, Guinée… », a-t-il déclaré.
Il a également mis en avant l’organisation régulière d’écoles scientifiques, rassemblant des étudiants de master et de doctorat, encadrés pendant deux semaines par des professeurs venus d’Afrique et d’ailleurs. « Ces échanges favorisent non seulement la montée en compétences, mais aussi l’émergence d’idées nouvelles », a-t-il ajouté.
L’édition 2025 de la Biennale est placée sous le thème « Modélisation Mathématique, Intelligence Artificielle et Industries Extractives », avec le soutien de plusieurs rectorats et institutions partenaires, dont l’UCAD, l’UGB, AIMS-Sénégal et le CEA-MITIC.
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